2006 : Au cœur du Débat Public - décision inique du Ministre

En Janvier 2006, le COPRA184 s'invite aux réceptions de Nouvel An des Maires de la région : Poissy le 5, Conflans-Sainte-Honorine le 9, Chanteloup-les-Vignes et Cergy le 10, Eragny-sur-Oise et Herblay le 11, Andrésy le 12, Carrières-sous-Poissy le 15, Neuville-sur-Oise le 21. L'opération est un succès avec une mobilisation conséquente dans chaque ville concernée par le projet A104, une distribution de tracts aux invités, et le rappel de la position du COPRA184. Plusieurs rendez-vous importants sont déclenchés lors de ces rassemblements.

Le 10 Février 2006xxxxxx date à valider xxxxxx, une rencontre avec François SCELLIER, Président du Conseil Général du Val d'Oise, permet au COPRA184 de constater le mépris de l'élu face à la mobilisation et la détermination du COPRA184.

Le 21 Février 2006, le Comité de Communes se réunit, mais aucune motion d'action n'est votée ce jour-là, malgré un consensus évident sur les grands principes.

Le COPRA184 continue sa mobilisation en vue de la grand-messe d'ouverture du Débat Public, notamment à travers de nouvelles réunions publiques locales à Herblay et à Poissy. Le COPRA184 confirme la mission de conseil qu'il confie à Me Corinne LEPAGE, ancien Ministre de l'Environnement.

Le 8 Mars 2006, la séance d'ouverture du Débat Public à la Halle Saint-Martin à Pontoise réunit 2.000 participants dont une large majorité d'opposants à l'autoroute. Le Président Jean BERGOUGNOUX peut mesurer la réalité du mécontentement et de la mobilisation à l'aune des bravos et des sifflets qui ponctuent les discours des orateurs jusque tard dans la nuit.

De Mars à Juin 2006 se déroulent à marche forcée 19 réunions publiques 'de proximité' et 6 réunions 'thématiques' qui rassemblent près de 12.000 participants dans les Yvelines et le Val d'Oise, dans des salles archi-combles qui laissent souvent une partie du public à la porte faute de place. Les dirigeants du COPRA184 et nombre de ses administrateurs participent à toutes les réunions publiques, ainsi qu'aux ateliers de travail qui précèdent les réunions thématiques, soit en tout 40 séances sur 4 mois. Un important travail d'étude, d'analyse, de recherche, de rédaction et de soutenance de discours est fait par le COPRA184, dans un esprit dont il faut souligner le caractère sérieux, honnête, apolitique, et conforme aux orientations fixées dans les Assemblées Générales du Collectif.

En Avril 2006 se crée le 12ème comité de ville du COPRA184 à Jouy-le-Moutier (Val d'Oise), menacé par la conjonction de l'un des tracés du projet et le passage de la rocade V88 de la Ville Nouvelle de Cergy.

Le 3 Mai 2006, le COPRA184 est mis en difficulté à Saint-Germain-en-Laye, dont le Maire Emmanuel LAMY a orchestré avec de gros moyens (presse municipale, pétition, tracts) une campagne d'amalgame alléguant que le projet A104 menace sérieusement la forêt domaniale (alors que le tracé 'bleu' est prévu en tunnel sous la forêt).

Le 15 Mai 2006, le COPRA184 réunit un Conseil d'Administration Extraordinaire du Collectif pour débattre de l'opportunité du soutien à une 'concertation' sur la base d'un nouveau tracé à trouver dans le fuseau Sud-Est, suite aux demandes insistantes et publiques du Président Jean BERGOUGNOUX. Ouverture honnête, effet de manche, ou piège ? Le COPRA184 soutiendra ainsi un tracé alternatif évitant toute zone urbanisée sauf aux abords de l'A15, présenté par plusieurs Maires (Hugues RIBAULT d'Andrésy, Gérald RUTAULT de Maurecourt, Yannick TASSET d'Orgeval), mais le Débat Public n'est pas le lieu d'une véritable concertation, et cet épisode sera sans lendemain. Le COPRA184 aura néanmoins fait publiquement la preuve de sa volonté de dialogue, face à des détracteurs qui ne savent que brandir l'étendard du développement économique et le spectre du chômage, ou leurs intérêts purement locaux.

 

Rapport de la Cour des Comptes sur la Politique Autoroutière Française (1999)

(extraits de la conclusion)

Les bilans a posteriori des investissements autoroutiers font apparaître qu'il n'y a pas de relation d'automaticité entre la mise en service d'une autoroute et le développement local et que les effets socio-économiques sont souvent moins favorables qu'annoncés à l'échelle des territoires traversés, cependant que l'incidence sur l'environnement dépasse généralement les prévisions de l'étude d'impact présentée à l'enquête publique.

La desserte routière ne constitue pas le critère déterminant de localisation des entreprises : l'infrastructure autoroutière n'intervient qu'en quatrième ou cinquième position parmi les critères de localisation cités par les entreprises après la présence de main-d'œuvre qualifiée, la nature du tissu économique, la proximité d'un centre urbain et les facilités d'installation liées aux mesures incitatives offertes par les acteurs publics.

L'augmentation des facilités de déplacement intensifie la concurrence. La mise en service d'une liaison autoroutière accroît notamment les aires de chalandise des grandes surfaces au détriment des petits commerces. De façon générale, les études a posteriori font apparaître que les infrastructures autoroutières renforcent les pôles d'activité les plus dynamiques au détriment des centres moins importants.

Le 11 Juin 2006, le COPRA184 se joint aux associations de Pierrelaye lors d'un vaste défilé conduit par le Maire Michel VALLADE.

Le 26 Juin 2006, le COPRA184 publie son 'Cahier d'Acteur' du Débat Public, une plaquette de 12 pages réaffirmant ses principes : pas d'autoroute en zones urbanisées, recherche d'un tracé de consensus. Le document détaille les impacts dramatiques du projet dans les villes concernées, en insistant sur le risque sanitaire avéré de la pollution de proximité pour des milliers de riverains. Parallèlement, le COPRA184 met en ligne son nouveau site Internet sur lequel il publie toutes les interventions du Collectif au titre du Débat Public.

Le 1er Juillet 2006, le COPRA184 participe au défilé organisé par le Maire d'Achères Alain OUTREMAN et les associations locales opposées à l'A104.

Le 6 Juillet 2006, la réunion de clôture du Débat Public à Pontoise réunit près de 1.000 personnes, dont 90% d'opposants à l'autoroute en zones urbaines, vêtus de T-shirts blancs frappés du logo du COPRA184. L'ambiance est plutôt bon enfant, mais les membres de la Commission de Débat Public sont sous pression et redoutent un incident, comme en témoigne la présence des CRS à l'entrée de la Halle Saint-Martin. Vingt minutes après l'ouverture de la séance, une panne informatique met hors service tout le système audio-visuel, le Président Jean BERGOUGNOUX ne maîtrise plus la salle qui trépigne et s'esclaffe. Il perd son sang-froid et, à la consternation générale, annonce la fin de la réunion et se retire.

Le 15 Septembre 2006 en Mairie de Maurecourt, le COPRA184 donne une conférence de presse qui répond à celle organisée le 27 Juillet par Jean BERGOUGNOUX et la Commission. La presse reprend les déclarations du COPRA184 et de Me Corinne LEPAGE, et notamment les conclusions qui auraient dû être présentées le 6 Juillet en réunion de clôture du Débat Public.

Le 19 Septembre 2006, le COPRA184 est reçu au Ministère de l'Équipement avec Pierre CARDO, Député-Maire de Chanteloup, pour réaffirmer sa détermination et contester le dossier de Débat Public : choix limitatif de l'aire d'étude, contradiction avec les prescriptions du Plan Régional de Qualité de l'Air (PRQA) et du Plan de Déplacements Urbains (PDU), etc...

Le 7 Octobre 2006, une grande opération 'escargot' se déroule à l'appel du COPRA184 de Saint-Germain-en-Laye à Conflans-Sainte-Honorine en passant par le centre-ville de Poissy : 1.000 participants, 400 véhicules, la RN13 bloquée pendant 3 heures, et les applaudissements des élus locaux et des populations sur le passage du cortège.

Le 24 Octobre 2006, le Ministre de l'Équipement Dominique PERBEN publie, dans les délais légaux, sa décision qui conclut la procédure de Débat Public engagée un an auparavant : ce sera le tracé 'vert', un tracé 'baroque' en zones urbanisées, qui franchit 3 fois la Seine sur une dizaine de kilomètres, assorti d' 'améliorations' censées protéger les populations riveraines, sans péage, et sans concessionnaire. De 1991 à 2006, le chiffrage de l'A104 passe ainsi de 1,6 milliard de francs de l'époque, à près de 2 milliards d'euros aujourd'hui....

Le 23 Novembre 2006, lors de son Assemblée Générale Annuelle à Andrésy, le COPRA184 publie une proposition de « Charte Fédérative » et appelle toutes les associations de quartier, de parents d'élèves, sportives, etcà se rassembler pour mener des actions unitaires en vue de l'annulation de la décision du Ministre de l'Équipement, et pour refuser tout nouveau projet autoroutier dans la région.

Le 2 Décembre 2006 à Versailles, le COPRA184 se joint à l'importante manifestation organisée par les opposants au prolongement de l'A12, et y prend la parole.

Le 9 Décembre 2006 à Carrières-sous-Poissy, le COPRA184 manifeste contre l'attitude défaitiste du

Maire Daniel SCHALCK, qui après avoir écrit à tous ses administrés son refus de l'A104 en Mai, accepte à présent, sans état d'âme, la solution retenue par le Ministre.

Le 12 Décembre 2006 à Conflans-Sainte-Honorine, devant près de 900 personnes réunies en Salle des Fêtes à l'initiative du Maire Philippe ESNOL, le COPRA184 appelle à l'union avec les associations locales.

Le 22 Décembre 2006, le COPRA184, assisté de Me Corinne LEPAGE, dépose au Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise un recours contentieux contre la décision du Ministre, et en informe les différents Maires concernés par le projet A104.

Editorial - 2006 : Forts de notre bon droit de victimes annoncées d'un projet autoroutier aussi obsolète que scandaleux, nous avons joué le jeu de la 'démocratie de proximité' au travers du Débat Public de 2006, face à des adversaires aussi déterminés à faire valoir leurs intérêts locaux et partisans : élus cherchant à dévoyer le dossier au bénéfice de leurs projets municipaux personnels, Chambre de Commerce brandissant le spectre du délaissement industriel et du chômage, associations locales manipulées ou désinformées. A l'issue d'une intense bataille de quatre mois, seul le COPRA184 pouvait se prévaloir de l'intérêt général, nos adversaires ayant bien dû se démasquer pour nous attaquer et tenter de nous diviser.

Le choix final du Ministre de l'Équipement s'analyse comme purement politique puisqu'il donne satisfaction aux quelques élus locaux et départementaux proches du pouvoir et de l'Etat : cette 'démocratie de proximité', c'est encore le pot de terre contre le pot de fer !