1994 : Un simulacre de concertation

Les principes de concertation énoncés dans la circulaire ministérielle dite 'circulaire Bianco' du 15 Décembre 1992 sont mis en œuvre par le Préfet des Yvelines Claude ERIGNAC, nommé Préfet Coordonnateur par Bernard BOSSON, Ministre de l'Équipement. Une Commission de Suivi est désignée pour superviser la qualité et la transparence du débat.

Le 7 Avril 1994, une première étape de concertation a pour objet de valider l'opportunité du projet et de choisir lequel parmi deux éventuels 'fuseaux' dits Nord-Ouest et Sud-Est, devra contenir le tracé de l'A184. Le dossier d'étude est présenté par Jean POULIT, Directeur Général de l'Équipement d'Ile-de-France (DREIF), lors de deux réunions séparées en Préfecture destinées, l'une aux élus locaux, et l'autre aux acteurs associatifs et socio-économiques, dont le COPRA184.

Le 4 Juin 1994, une double opération 'escargot' du COPRA184 avec 2 cortèges entre Saint-Germain-en-Laye et Poissy, mobilise fortement les populations et soulève l'intérêt des média.

Le 18 Juin 1994, le COPRA184 organise un 'pique-nique géant' sur la colline de l'Hautil, point culminant de la région avec vue panoramique sur les boucles de la Seine, La Défense et Paris, qui serait défiguré par l'autoroute.

Le 15 Septembre 1994, une deuxième réunion de concertation a lieu en Préfecture, au cours de laquelle le tracé 'historique', choix du Maître d'Ouvrage, est explicitement désigné comme le seul possible et souhaitable.  Devant l'absence de toute possibilité de dialogue, le COPRA184 quitte la réunion.

En Octobre 1994, le COPRA184 organise des réunions publiques d'information à Herblay, Maurecourt, Conflans-Sainte-Honorine, Andrésy, Carrières sous-Poissy, et Poissy. Les populations, réunies dans des salles archi-combles, rejettent avec force le projet A184 en zones urbanisées.

Le 22 Octobre 1994, une nouvelle opération 'escargot' du COPRA184 au départ de Poissy et sur l'A13 paralyse l'autoroute sur 50 km pendant plusieurs heures.

En Novembre 1994, à la demande du COPRA184, et au vu de la pression populaire, le Préfet Claude ERIGNAC consent à mettre en place une contre-expertise du dossier de concertation en cours, pour évaluer les questions de fond posées par le projet : finalité et objectifs, nature des trafics, solutions alternatives, rentabilité, méthodes de calcul et hypothèses utilisées par la DREIF, impact macro-économique. Cependant le Préfet refuse d'accepter une 'remise à plat' et l'abandon de l'ancien tracé, qui est posée comme préalable par le COPRA184. Lors de la réunion en Préfecture, le COPRA184 quitte à nouveau la salle.

Le 17 Décembre 1994, le COPRA184 organise une occupation des ponts de la Seine et de l'Oise à Poissy, Andrésy et Conflans-Sainte-Honorine, pour manifester sa désapprobation sur le déroulement d'une concertation pipée où le dossier est entièrement ficelé, et l'expert aux ordres des sociétés de travaux publics.

Editorial - 1994 : Avec la Droite au pouvoir, notre clé d'accès aux dirigeants politiques est Pierre CARDO, Maire de Chanteloup-les-Vignes devenu Député des Yvelines.

Le combat est plus âpre que jamais, le Ministre de l'Équipement Bernard BOSSON va user de stratagèmes pour nous imposer son autoroute là où l'on n'en veut pas,  en multipliant les concertations bidons.