Le comité des Elus contre le projet A104 écrit au Président de la République

Le comité des élus contre le projet A104 a écrit au Président de la République pour demander l'annulation du projet. 

Le COPRA  soutient ce courrier par sa propre lettre au Président de la République avec l'appui de plusieurs autres organisations. 

Vous trouverez ci-joint copie des deux lettres. 

Lettre du Comité des Elus 

 

Lettre du CO.P.R.A. 184 

 

Objet : Demande d’ANNULATION du « Projet d’autoroute A104 dans l’ouest parisien ».

Monsieur le Président de la République,
 
    Avec les « Accords de Paris » ratifiés par la France, il y a bientôt 5 ans, et relancés depuis l’investiture du Président Joe Biden, la France a pris une position centrale dans la lutte contre le réchauffement climatique qui est en cours.
 
    La version révisée de la SNBC (1), renforcée par votre gouvernement et la Loi sur la « Transition Energétique pour la Croissance Verte », sont des éléments structurants. C’est, sans aucun doute, un engagement concret qui nous permettra de respecter nos ambitions nationales, notamment dans le domaine des transports, qui reste l’un des seuls, dont les émissions de GES continuent d’augmenter.
 
 
    Ce projet autoroutier vient télescoper le cadre de votre politique générale. En effet, selon le Maître d’ouvrage, le tracé envisagé, aurait pour conséquence, une forte augmentation de 28% des émissions de CO2 ! Le tracé envisagé traverserait treize communes et deux départements (2), impactant, de plein fouet, plus de 300 000 habitants. Ces derniers seraient soumis à des pollutions chimiques et sonores constituant un grave danger, en incohérence totale avec votre position. Vous-même, aviez repris, le 27/11/18, l’estimation faite par Santé Publique France, des 48 000 morts prématurés par an, liés à la pollution atmosphérique, dont environ 18 000 morts prématurés seraient imputables à la pollution générée par la circulation routière.
 
Par le passé, des dossiers aussi conflictuels et d’envergure, ont été annulés (Plateau du LARZAC, Barrage de SIVENS, Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, A45 entre St. Etienne et Lyon, EUROPA CITY etc… et tout récemment le projet de Terminal T4 à Roissy). Vous-même avez su mettre un terme à des imbroglios épouvantables.
 
Monsieur le Président, vous faites partie des dirigeants qui ont pris conscience de l’urgence d’agir. Vous avez, avec ce dossier, une occasion unique d’envoyer un nouveau signal fort et symbolique, dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection des populations, en ANNULANT ce projet.
 
En prenant cette décision, vous garantiriez :
 
1) L’application de la CONTINUITÉ de l’ÉTAT, étant donné que, devant les inconvénients majeurs de ce projet, trois Premiers Ministres l’ont annulé, par le passé (Pierre BÉRÉGOVOY en 1993, Édouard BALLADUR en 1995 et Lionel JOSPIN en 1997).
 
2) L’adéquation avec le rapport de la COMMISSION MOBILITÉ 21 publié en juin 2013 qui avait classé le projet A104 parmi les projets de « Seconde priorité » en notant le « caractère extrêmement controversé du projet en raison de la présence de milieux sensibles et de son coût élevé ». Elle avait considéré « que les conditions n’étaient pas remplies » pour permettre de le retenir dans la catégorie des « Premières priorités ».
 
3) Le respect du RAPPORT DURON publié le 01 février 2018, qui a confirmé les conclusions de la Commission Mobilité 21.
 
4) La cohérence avec la LOI d’ORIENTATION sur les MOBILITÉS du 26/11/18 dont l’une des priorités était la « Remise en état des réseaux existants » et non la « Construction de nouvelles routes », en s’appuyant sur les observations suivantes, toujours vérifiées : « Plus on densifie le réseau routier, plus on intensifie les bouchons » car on modifie alors les habitudes des conducteurs et les nouvelles voies jouent aussitôt le rôle                    « d’aspirateurs à voitures ».
 
Vous éviteriez également une impasse économique, puisque le coût était estimé à 3,2 milliards d’euros, en 2006, pour seulement 22 km, ce qui en faisait déjà l’autoroute la plus chère de France, avec 145 000 € le mètre, alors même que notre région manque terriblement de transports collectifs pour mailler la banlieue (Tram, métro, RER, Bus etc…) bien plus efficaces pour les déplacements et pour la réduction des pollutions
 
    Ce dossier, vieux de près de 60 ans, est devenu totalement OBSOLÈTE.
    Déjà en 2006, lors du débat public, une mobilisation, sans précédent, contre ce projet, avait réuni plus de 12 000 participants.
 
     Les conséquences de ce projet seraient désastreuses, dans des domaines majeurs, tels que ceux de la SANTÉ, de l’ENVIRONNEMENT et de la MOBILITÉ, avec une circulation routière, qui ne ferait que s’intensifier, dans ce secteur.
  
     C’est pourquoi, notre collectif CO.P.R.A. 184 a l’honneur de s’adresser directement à vous, Monsieur le Président, pour enfin obtenir, après plus de 30 ans d’actions, au-delà des rapports et des promesses, l’EFFECTIVE ANNULATION de ce projet.
 
 
Cette décision, attendue par plusieurs centaines de milliers de Franciliens, serait un acte politique fort, autant que l’annulation du projet de Notre-Dame-des-Landes et du Terminal T4 de Roissy, démontrant, une fois de plus, votre réelle volonté de lutter contre le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique.
 
   Monsieur le Président, nous restons, bien sûr, à votre disposition pour un rendez-vous que vous jugeriez utile, pour la compréhension totale du dossier.
 
Dans l’attente de votre décision, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre très haute considération.
 
 
Christiane Paravy 
présidente du colectif CO.P.R.A. 184 
 
 
Les signataires de ce courrier :
 
CO.P.R.A.  184 
 
ADIV-ENVIRONNEMENT 
 
BIEN VIVRE A VERNOUILLET
 
TRIEL-ENVIRONNEMENT
 
AMIS du VILLAGE d'ERAGNY 
 
UN VELO QUI ROULE